Restauration d’un Pleyel 3 en palissandre de 1926

Ce Pleyel modèle 3 des années vingt est encore équipé de ses cordes, chevilles et marteaux d’origine, très usés.

Il va être intégralement restauré à l’atelier, cordes, structure harmonique, mécanique et placage du meuble.

Légèrement oxydées en surface, les cordes qui ont près d’un siècle sont fragiles, leur son a perdu sa rondeur, et leur replacement est indispensable. Les chevilles d’origine, de très petite section, ont encore une tenue satisfaisante, signe de la belle qualité de fabrication de l’instrument, et d’un stockage correct depuis sa construction.
Cordes, chevilles et feutres de marteaux vont être remplacés.

Le meuble n’est que peu abîmé et ne fera l’objet que de petites réparations, dont certaines vont être faites en priorité en même temps qu’il va être nettoyé, pour lui redonner un bel aspect.
Afin de permettre de le jouer et de l’évaluer, les marteaux sont poncés et harmonisés avant le démontage et la restauration.

Puis le démontage va commencer en vue de la restauration de la table d’harmonie et de la mécanique. Retrait des chevilles et des cordes, dépose du cadre, dépose des marteaux et nettoyage avant leur re-feutrage.

La table d’harmonie présente trois petites fentes, et trois points de décollage de barres ; le repérage est fait, avant recollage et insert de flipots d’épicéa.
Le barrage a subi un désordre ponctuel : la poutre transversale formant entretoise doit être recollée, telle qu’elle était à l’origine.
Après réparation, la table d’harmonie est revernie traditionnellement, au vernis gomme laque, appliqué au pinceau.

Le travail sur le clavier commence par un nettoyage général des touches et du châssis. Seront remplacées toutes les garnitures de mortaises de balancier comme d’enfoncement.

Le châssis est également nettoyé, les pointes sont désoxydées, le feutre de repos des touches est remplacé, puis le clavier est remonté sur des mouches neuves.

Les cuirs des attrapes sont également remplacés.

Le dessous du piano est à son tour intégralement nettoyé et reverni, tant sur la table que sur le barrage, la ceinture, et le dessous de plateau du clavier.

Les pièces mécaniques sont révisés. Essentiellement, elles sont nettoyées, tous les pivots sont vérifiés et remplacés lorsqu’ils ont perdu leur fermeté, et l’alignement de tous les éléments, chevalets de mécanique, bascules d’étouffoirs, est vérifié et corrigé si nécessaire. Les cuirs de rechute ont été remplacés ; les bâtons d’échappement graphités.
Les marteaux ont été re-feutrés et ont reçu le ponçage initial nécessaire.

Le cadre, redoré, va recevoir de nouvelles garnitures, feutres autour des pointes d’accroche comme Pleyel le faisait à l’origine, et feutres entre les chevilles et les agrafes. Ces éléments sont refaits sur mesure, après préparation de gabarits intermédiaires.

Le cadre en fonte est remis en place, puis, avant de le boulonner, au moyen de ficelles tendues entre les agrafes et les chevalets, on vérifie que la charge des cordes sur les chevalets sera correcte. Ces même ficelles permettent aussi de replacer correctement les agrafes par rapport à l’orientation des cordes.

Le mécanisme de commande des pédales douce et forte est également remis en état, après nettoyage. Les pièces métalliques sont désoxydées et repeintes, et les cuirs de contact sont remplacés.

Le clavier est dressé dans le piano, après vérification de la bonne portée du châssis sur le plateau et rectification.

Avant la remise en cordes, le piano est protégé, et le sommier étayé.

Remontage des marteaux refeutrés, sur de nouveaux fils de centre.

Le piano est prêt pour la mise en tension et la stabilisation de l’accord, puis les réglages.

Les étouffoirs sont remontés et réglés.

Le piano va être encore accordé au moins deux fois, les réglages vérifiés et affinés, puis harmonisé.