Restauration d’un Pleyel F de 1927 (acajou)

Un nouveau Pleyel modèle F est restauré à l’atelier.
Datant de la fin des années vingt, c’est un exemplaire particulièrement musical, qui a déjà été restauré.

La mécanique reste fonctionnelle, les marteaux sont en très bel état, mais les cordes ont bien vieilli, et surtout, il est nécessaire de réparer la table d’harmonie qui est fendue.

Première étape, dépose des cordes et chevilles, puis du cadre en fonte.

La table d’harmonie est fendue, et au droit des fentes, les barres de table en sous-face sont décollées. Il faut recoller, puis réparer les fentes avec des flipots d’épicéa.
Les zones à réparer sont repérées en sous-face, la position des barres de table est reportée en face supérieure, les fentes sont préparées pour le recollage et l’insert du flipot.

En utilisant des blocs de serrage, équipés d’une corde de piano et d’une cheville, la corde faisant le tour de la barre en face inférieure, on plaque la table sur les barres après avoir encollé.

Après recollage et un temps de repos, les fentes de la table sont réparées au moyen de l’insert de flipots d’épicéa, collés puis arasés.

Parallèlement au travail sur la structure, la remise en état du clavier est menée.
Les anciens cuirs usés sont décollés à la chaleur puis les attrapes reçoivent de nouveaux cuirs.

La sous-face de la table d’harmonie, ainsi que le barrage, reçoivent un nouveau vernis.

Les feutres des marteaux existants, d’une très belle qualité et à peine marqués, sont poncés pour préparer la base de l’harmonisation future.

Après raclage du vieux vernis, arase des flipots, ponçage, la table d’harmonie est vernie. Ci-dessous, la première passe a été faite.

Les garnitures de mortaises étaient usées ; le remplacement est en cours.

La dernière couche de vernis de table (vernis gomme laque traditionnel) a été passée.
Le cadre en fonte a reçu une dorure neuve.

Remise en place du cadre dans le piano.

Pour remettre le piano dans son état d’origine, on prépare des gabarit de découpe des feutres de garniture du cadre au niveau des pointes d’accroche des cordes.

Puis les pointes sont noircies avant pose des garnitures. Le cadre a été vissé.

Il reste, avant la mise en cordes, à ajuster la charge et l’orientation des agrafes.

Mise en cordes.

Le touches sont remontées sur le châssis de clavier après nettoyage et désoxydation des pointes, ainsi que remplacement des mouches de balancier et d’enfoncement. Quelques revêtements d’ivoire ébréchés sont remplacés (ici la finition n’a pas encore été faite).

Le clavier et la mécanique sont remis en place pour la première fois depuis le démontage il y a trois mois. Les réglages et mises en point vont commencer, en parallèle des mises en tension et de la stabilisation de l’accord.

Tout commence par la préparation du clavier : parfait contact du châssis sur le plateau, puis dressage de la position des touches au repos.

Vérification de la position des chevalets sur le clavier et sous les marteaux ;
réglage de l’échappement ;
réglage de la rechute.

Après la quatrième mise au ton, le piano commence à être stable.

Après une mise en corde et un remontage de marteaux, il faut vérifier que la frappe est homogène sur chaque cœur de cordes

et rectifier si nécessaire, en remontant éventuellement une corde trop basse, en rectifiant la position du marteau, en ponçant légèrement le point de frappe.

Avant la remise en place des étouffoirs, vérification du fonctionnement correct du mécanisme des bascules, révision et préparation du mécanisme de la lyre, remplacement des cuirs, feutres, et du ressort.

Remise en place des étouffoirs, tests et réglages.
Une dernière mise au ton est faite, avant le premier accord et la fin des réglages.

Le clavier a été démonté une dernière fois pour faire la finition des touches noires (teinture noire des flancs) et des blanches (polissage). À cette occasion, le dressage est révisé, et le jeu des mortaises également.

Les travaux sont terminés !